Bon, là c’est le moment où tout par en cacahuète. Clément est en manque de chaleur, du coup nous voilà partis pour l’Amazonie encore une fois ! Après plusieurs jours de repos bien mérité à La Paz on reprend le guidon de nos fidèles destrier. La légendaire Death Road s’offre à nous ! Mais pourquoi payer pour passer dans un chemin qui ne mérite plus ce nom ? Depuis quelques années la route principale permet aux locaux d’éviter cette section autrefois mortelle ! Du coup il n’y a plus que des touristes à vélo qui l’empreinte et quelques locaux. Au final nous ne l’emprunterons pas. Les retrouvailles inattendues avec Chris d’Arequipa nous ont conforté dans notre choix.
La nouvelle route est magnifique, elle longe le haut de la montagne. Nous permettant d’apercevoir la route de la mort, bien en contrebas. Puis d’une route nous sommes passés à une piste. Une piste de terre bien poussiéreuse que tout le monde emprunte. Et elle est là la vraie Death Road. Là ou les locaux roulent comme pour un Dakar. Là ou les bus et les camions remuent des tonnes de poussière réduisant la visibilité à zéro. Au détour d’un village on finit par être bloqué. Les boliviennes souriant et riant nous annoncent que la route est bloquée toute la journée. Il est 14h30 et la barrière ne s’ouvrira qu’a 17h. De quoi prendre le temps de vérifier mes petits faux contacts au niveau du tableau de bord. Après plusieurs heures de préparation les moteurs s’allument petit à petit.
On s’approche de la ligne de départ pour éviter la poussière de tous les taxis et c’est le top départ d’une course infernale. Je me croirais dans un de ces jeux de courses farfelus ou toutes les règles sont permises. Ni une ni deux je ne leur laisse aucune chance mais Clément n’apparaît pas dans mon rétro. Fini la rigolade on ralentit un peu, ah ça y est enfin, trois voitures m’ont dépassé avant de le voir. Gaz en grand. Ça repart. On motive un peu les troupes. Un taxi, deux taxis puis enfin le troisième qui m’avait glissé un petit signe de la main en me dépassant. On descendra toute la piste comme ça pour finir par ce mêler au camion de chantier et aux concurrents qui font la course dans l’autre sens. Pendant ce temps là les paysages défilent. On descend progressivement la montagne, la chaleur et l’humidité commence à être bien présents.
Le village suivant est à une heure mais on trouvera un petit endroit sympa ou poser nos hamacs pour 20 bolivianos. Y a même une piscine (bien verte) et de quoi se laver ! Le bon plan pour retrouver nos habitudes amazoniennes. De mon coté c’est le ventre qui va faire des siennes toute la nuit. Y a un truc qui n’est pas passé et évidement le midi je n’ai pas mangé la même chose que Clément.
On repartira quand même pour une des pires routes du voyage, une route de galets, ça tape de partout, ça fatigue bien les bras mais la vue est toujours aussi parfaite. On continuera jusqu’à une station essence (à 10mn du bled où on a prévu de dormir). Un orage se prépare et ici c’est pas de la rigolade. Malgré la taille du toit de la station les motos ont bien été rincées. Mon estomac est en vrac. Je commence à devoir faire des pauses régulières… Bref on restera 4 jours dans le bled d’après. Au beau milieu de la jungle pour que j’arrive à faire face à cette tourista bien sévère.
Les petites bêtes en ont profité pour me bouffer les bras et les jambes. Puis on a fini par repartir. La route était bien plus tranquille après, il y avait parfois même un peu de bitume. Du coup on a continué jusqu’à être finalement tout en bas de la montagne. Dire qu’il y a un mois et demi on était juste au nord d’ici… C’était reparti pour les lignes droites de terre rouge et de poussière.
Rien de bien sorcier. Mais où est Clément ? Il n’y plus personne dans mon rétro, la poussière masque tout, il faut souvent un peu de temps avant de voir les phares du Vstrom… toujours rien… J’attends un peu puis je finis par faire demi tour. Il est 2km derrière, allongé sous sa moto. Puis il me dit : “j’ai fêlé mon cadre, y a cailloux qui s’est mis juste en dessous de ma moto !”.
Bon c’est sérieux tout ça. En faite la béquille centrale dont il était si content pour graisser sa chaîne, tapait à chaque bosse. Fragilisant ainsi progressivement le berceau de la suspension ! Bref, le cadre de la Vstrom est félé, la prochaine ville est à 40km. Plus qu’à rouler tranquillement.
Depuis nous avons réparé une première fois, roulé jusqu’à Trinidad d’où j’écris ces lignes pour finir par faire un belle réparation qui devrait (je l’espère) tenir longtemps. D’ailleurs ça fait plusieurs jours qu’on est là à se reposer dans cette ville un peu différente des autres villes boliviennes. Ici les Boliviens se sont mélangés avec les Brésiliens et même des Européens ce qui donne de joyeux mélanges.
Départ imminent pour Santa Cruz de la Sierra où je dois absolument trouver des pneus !