Depuis le Nigéria, je rencontre beaucoup de motards. Et cela va continuer au Cameroun grâce à Hicham, un ami de Queen. Le passage de la frontière sera bien tranquille, beaucoup de check point côté Nigéria sur une piste qui grimpe progressivement dans les montagnes. Pas de difficulté, j’avais justement prévu cette frontière pour éviter trop de casses et de mésaventures à mes amis en camping-car.
Pour quitter le Nigéria, tout se passe bien pour la moto comme pour moi. Juste un truc bizarre, le tampon de sortie indique 1 jour de transit (pour atteindre la frontière du Cameroun). Au Cameroun, c’est un peu plus chaotique, j’aurais pu passer sans m’arrêter. Au poste de police, la responsable ne veut pas faire un tampon d’entrée. Elle appelle son boss qui lui confirme. Je dois voir plus loin… J’ai essayé au post de contrôle une heure plus tard, même réponse “plus loin”. J’ai fini par laisser tomber.
Sur tout le trajet, j’entends les nouvelles du camping-car, je n’ai pas de message sur whatsapps mais je sais qu’ils étaient là le matin. Je me dirige vers le canyon de Kola. Si tout va bien, ils y sont surement. Personne en arrivant sur place, pas de réseau de mon côté, Orange ayant décidé de coupé ma ligne pour des problèmes d’identification. C’est un problème récurent en Afrique lors de la création du SIM. Il faudra attendre deux jours pour résoudre le soucis et j’aurai perdu tous les forfaits actifs durant cette période… J’ai eu le support plusieurs fois, ils n’en ont clairement rien à faire.
Au canyon de Kola, je négocie durement pour dormir et faire la balade au petit matin. La nuit va être chaude mais agréable. J’ai toujours le ventre en vrac, pas de réseau et aucune nouvelle de mes amis. Hicham m’appelle en soirée, il viendra me retrouver le lendemain matin pour faire la route ensemble jusqu’à Garoua.
Le canyon est très joli. Il y a deux jours, il était presque vide mais depuis qu’il a plu, le niveau a bien monté. Je comprendrai rapidement pourquoi il faut un guide. Je n’ai pas de photo du canyon, juste des films avec ma caméra. Je me suis baladé dans le lit du petit torrent pendant une heure avant de remonter. Hicham et son ami arriveront pas longtemps après. Je prendrais la route avec mon escorte jusqu’à Garoua. Il m’invitera à un super resto italien puis à l’hôtel qu’il a l’habitude de fréquenté.
Mais mots de ventre n’ayant pas cessé, je vais deux nuits et profiter de la magnifique piscine. Ensuite direction le sud, dodo dans le camping-car après Ngaoundéré. Je vais y passer ma pire nuit. Rien de plus problématique que d’être malade en camping-car. A chaque virée au toilette, tout le monde est réveillé. Je pète et me dors de douleur. Je dois vraiment faire une pause pour remédier à cela. J’espère que mes hôtes ne m’en veulent plus trop pour cette nuit difficile.
À Garoua Boulai, je rencontrerais Aziz et son frère, d’abord pour simplement manger. Puis appréciant la ville et leur compagnie, je leur demanderais s’ils connaissent un hôtel correct et pas trop cher. Ni une ni deux, je suis amené non loin du restaurant, il me réserve une chambre. Je vais y rester trois nuits (malgré le côté hôtel de passe du lieu). Plusieurs choses à faire, fixation d’un support pour relever les sacoches latérales. Le côté gauche tape régulièrement sur le pot d’échappement qui se décale vers le pneu. Sur de grosses compressions comme la piste difficile au Nigéria (cf. ce texte) c’est arrivé que l’étrier de freins vienne taper l’échappement. Aziz et son frère sont mécanos poids lourds, mais ils m’aideront le deuxième jour seulement. Une fois le travail fini, et avant que je reparte, ils m’inviteront à une balade. Balade qui consistera à prendre la route vers le sud et faire des cabrioles sur leur moto, avant de revenir et d’aller voir la frontière avec la Centre-Afrique. C’est là-bas que nous rencontrerons un policier, fan de moto et roulant sur une belle Africa Twin. Ma venue à finalement créer une rencontre dans leur propre ville !
Je suis retourné tous les midis au même restaurant, sur le rond point principale. J’y ai rencontré un homme de Centre Afrique qui gère son business de transport ici prêt de la frontière. Il m’a parlé de son pays, de sa famille qui vit en France et de la situation très complexe de son pays. Il a aussi évoqué la crise survenu quelques années plus tôt, celle là même qui l’a poussé à amener sa famille en sureté.
Ma moto bien révisée et mes habits imbibés de produit antimoustique, j’ai repris la route. Direction Bertoua, ou je vais finalement rester plusieurs jours aussi. Mon ventre continue à me faire des surprises, sans raison particulière. Je fais attention à ce que je mange. J’en profite pour avancer sur le montage de la vidéo du Nigéria. Je profite aussi de la connexion internet pour la mettre en ligne, même si elle n’est pas revue et corrigée.