C’est bientôt le jour de départ de notre rando et je dois alléger la moto. J’ai prévu de laisser des affaires ou loge où je réside et/ou j’ai rendez-vous avec Burkhard et les autres motards en fin de journée. Je décide de garder les choses les plus utiles sur la moto (camping, outil), mais j’ai bien réduit le poids. Mes amis arrivent en début d’après-midi, je l’ai croisé sur le boulevard principal. J’étais à la recherche d’une solution pour réparer le silent-block de l’échappement qui a lâché.
Jour 1 :
Le lendemain matin nous partons assez tard. Nous faisons trente kilomètres sur la route avant de commencer à emprunter les chemins. La première étape consiste à se remettre en jambe (pour les autres) et à descendre du plateau ou nous nous trouvons.
Jour 2 :
C’est l’heure du réveil au premier bivouac de la randonnée autour du parc national Nord Luangwa. La baignade matinale pour se rafraîchir avant d’entamer cette longue journée fait un bien fou.
Nous reprenons ensuite les pistes de sable et de cailloux. Certains ont eu droit à une pluie en fin de matinée, tandis que d’autres, dont moi, ont dû attendre une bonne heure sans trop savoir pourquoi.
Aucune communication n’est possible ici. Je suis en tête du groupe, car je suis le seul à avoir un téléphone avec une cartographie hors ligne. Nous faisons des pauses régulières pour nous regrouper, mais la plupart du temps, nous devons attendre Burkhard et son 4×4.
À partir de là, je vais devenir le guide, et c’est sur mon téléphone que nous tracerons la piste jusqu’au bivouac du soir.
Ce jour-là, nous devions traverser la rivière Luangwa, mais deux gros orages ont sérieusement ralenti notre progression. Le second nous a même contraints à passer la nuit dans un village où nous avions trouvé refuge. Je ne sais pas comment ça se dit exactement en français, mais le chemin s’était transformé en une boue hyper glissante et collante, rendant la progression extrêmement périlleuse, voire impossible.
La nuit au village s’est très bien passée. Nous avons campé de l’autre côté du terrain de foot, un peu à l’écart.
Jour 3 :
Aujourd’hui, l’objectif est clair : traverser la rivière Luangwa. Sinon, il ne nous restera plus qu’à faire demi-tour…
La journée commence mal : je me perds dès les premiers kilomètres. Nous avions décidé de prendre une piste qui semblait être la principale, mais elle était visiblement à l’abandon. Après 15 kilomètres de détour, nous retrouvons une piste plus marquée. Mais en arrivant, c’est une évidence : impossible de traverser ici. L’eau est trop profonde, et la zone est infestée d’hippopotames et de crocodiles…
Nous attendons le 4×4 tout en rencontrant un guide local. Il nous indique un autre passage à gué. Sur place, la tension monte : un éléphant surgit de nulle part, et l’atmosphère devient presque chaotique.
Burkhard décide de tester le premier passage à pied. La profondeur semble correcte, mais il faut éviter les traces de 4×4. Il s’arrête sur une petite île au milieu. Klinge se lance à son tour : il passe la première zone sans problème, mais attaque directement la seconde sans l’évaluer. À pleine vitesse, il traverse en projetant des gerbes d’eau, mais il peine à terminer la traversée. Vu d’ici, ça semble vraiment profond.
Bruno, le doyen du groupe, s’engage ensuite avec calme et passe sans encombre, ayant visiblement choisi une meilleure trajectoire. Les deux suivants tentent leur chance, mais calent au milieu du premier passage.
Jour 4 :
Le jour 4 a été de loin le plus tranquille.
Même s’il n’y avait pas de rivière à traverser, nous avons tout de même fini bien trempés à cause d’une belle douche en fin de journée.
Nous avons également fait un détour de 30 km pour trouver un bivouac au bord de l’eau, histoire de nous laver tranquillement au milieu des crocodiles. Heureusement, ils étaient trop petits pour représenter un réel danger.
Bruno, quant à lui, s’est encore amusé à faire peur aux habitants du village avec son serpent en plastique.
Bref, une journée, une soirée et une nuit paisibles au cœur de la brousse, entourés de lions, d’éléphants, d’hippopotames et d’une multitude d’autres animaux !
Jour 5 :
Réveil paisible face à la rivière Luangwa, que nous devrons retraverser aujourd’hui. Bruno m’indique qu’il n’est “pas encore à la bière”, et toute la troupe semble en forme pour démarrer la journée.
Au programme : un peu de gadoue, surtout pour le 4×4, car à moto, nous pouvons l’éviter la plupart du temps. Nous faisons demi-tour après une heure d’attente pour nous assurer que tout va bien.
La descente du passage à gué n’est pas très glamour, alors nous contournons les rondins glissants. Tout le monde passe sans souci, mais j’ai oublié de filmer mon passage, trop occupé à m’amuser en éclaboussant partout.
La moto était propre… jusqu’à ma chute dans le sable. Ce soir-là, nous sommes accueillis dans un campement de chasseurs de l’autre côté de la rivière : douche chaude, électricité, internet et tout le confort pour se poser. Mais on dormira quand même sous tente, car les tarifs sont salés ici.
Jour 6 :
Ce jour-là, notre premier faux départ marque le ton de l’aventure. Après quelques kilomètres, deux motos tombent sur la réserve. D’après nos calculs, il nous faut trouver de l’essence… et retourner au village précédent.
Direction le camp de chasse pour tenter notre chance, mais ils n’ont pas d’essence. Burkhard se dévoue pour aller en chercher avec l’un des gars du camp, mais il reste coincé sur les rondins glissants du gué.
Deux heures plus tard, nous pouvons enfin reprendre la route, direction les rapides de la rivière Lufila, au nord du parc. Une traversée de rivière sur des galets et un sentier inédit nous mènent vers les chutes.
Le chemin, récemment “nettoyé”, n’avait encore jamais été emprunté. Nous découvrons vite pourquoi : grimpettes et descentes complexes s’enchaînent, testant notre endurance.
Après d’interminables kilomètres, nous atteignons un camp isolé pour la nuit. Un petit coin de paradis au cœur du parc… Mais chut, c’est un secret : nous ne sommes pas censés être là.
Jour 7 :
Dernier jour de cette rando épique. Nous nous réveillons au pied des rapides de Lufila, après une nuit paisible autour du feu.
Le programme du jour : quelques belles grimpettes et descentes, mais bien plus tranquilles que celles de la veille. Après 600 km, ma moto passe sur la réserve. Nous faisons une pause près d’un ruisseau frais, parfait pour attendre le 4×4 et planifier la suite.
Après 640 km de piste, nous atteignons enfin Mpika, point de départ et d’arrivée pour moi. Un plaisir de se reposer après tant de jours sans pause, même si j’ai adoré chaque moment simple et aventureux.
Un immense merci à Burkhard et à toute l’équipe pour cette aventure incroyable !
Jours suivant :
Je dois me remettre de ces quelques jours de folies. Je reste tranquillement à Mpika avant de me diriger vers un lieu bien relaxant et sublime.
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