Je n’aime vraiment pas les grandes villes. Nous avons commencé par prendre l’autoroute. Puis Jean-Jacques a craqué. Il a pris un petit chemin de traverse. J’ai décidé de continuer par l’autoroute, pressé de m’occuper de la moto. Puis dix minutes plus tard, je me suis ravisé. Je l’ai retrouvé et nous avons finalement pris une route de traverse jusqu’à Dabou. Il était trop tard pour arriver à Abidjan, donc nous sommes allés camper à Jacqueville face à la mer. Le lendemain, je suis parti seul du campement. Jean-Jacques voulait trainer et visiter l’endroit.
Mon objectif, retrouver des céréales muesli pour mes déjeuners du matin et racheter un t-shirt et des chaussettes (approuvé sur le début du voyage) chez Decathlon. J’avoue, j’ai mes besoins de confort et je sais que c’est la dernière ville où je peux trouver tout cela avant un bon moment. Le trafic dans la ville est compliqué, mais ça reste plus ou moins organisé, pas comme Conakry… Je fais un premier Decathlon (car il y en a plusieurs), mais il n’y a vraiment rien. Finalement j’arrive au deuxième dans la zone 4. Alexis me salue, je suis passé devant lui sur le parking et mon chargement comme mon destrier l’ont intrigué.
Il venait lui aussi faire quelques emplettes. Il vit ici et nous passons du temps à discuter. Il est motard même si le jour de notre rencontre il conduisait un engin dont je tairais le nom pour éviter de le blesser. J’achète un t-shirt en laine mérinos que j’apprécie bien quand il fait vraiment chaud. Par contre pour le reste, je ne trouve pas les chaussettes double paroi que j’ai achetée à Dakar et qui convienne parfaitement pour mettre avec les bottes. Ensuite il m’emmène à son garage moto, j’y rencontre Riad. Son atelier est ouvert gratuitement aux voyageurs de passage. Je reviendrais ici les jours suivants. Par contre pas de pneus pour ma moto. Enfin partiellement, il a un pneu E-07 avant neuf. Mais pour l’arrière c’est des pneus chinois sans marque. Je peux encore faire quelques milliers de kilomètres avec les miens. J’attendrais Lomé au Togo (normalement j’y ai déjà trouvé ce que je cherche). Finalement, je quitte Alexis pour trouver un logement. Ensuite, je passe l’après-midi à faire le tour des magasins de pneus ou de pièces motos sans succès.
J’apprends au passage que demain, c’est férié. Donc nos plans pour préparer les motos assez rapidement ont légèrement échoué. Jean-Jacques décidera de me retrouver le lendemain. Et moi, je finis la journée par des pâtes aux lardons et aux gruyères. Eh oui, des fois il y a des plaisirs simples qui sont difficiles à exaucer. Le tout accompagné d’un bon jus de mangue. Je profite de la journée off pour faire de la lessive et trier de nouveau mes affaires. J’ai besoin de faire un peu de vide et mon nouvel ami ici est OK pour mettre mes affaires dans son sac lors de ses prochaines vacances en France.
C’est la deuxième fois que je me sépare de plusieurs petites choses. Cette fois c’est essentiellement des affaires. J’ai troqué mes t-shirt en coton épais pour un mérinos et j’ai acheté un pull a capuche plus léger et versatile que celui que j’avais au début du voyage. J’ai aussi laissé mon t-shirt de cross qui ne m’a servi que lors de journée mécanique. L’ensemble tient dans une boite à chaussure.
Et même si je n’ai pas plus de place libre maintenant, ça me permet de trimballer un peu plus de nourriture que je ne trouverais peut-être plus en chemin. Principalement le muesli de mon petit déjeuner qui est le repas le plus important pour que je maintienne une bonne forme digestive.
Tout va plutôt bien de ce côté, je n’ai pas fait de nouvelle crise comme au Maroc même si j’ai eu des moments pas terrible (incluant ces derniers jours).
Je passe une bonne journée à transpirer et faire le tour de la moto : vidange, changement du filtre à air, nettoyage du carbu et vérifications multiples. J’ai retrouvé les petits maillons de la chaîne de distribution cassée en Espagne (trois vidanges plus tôt) accrochés à la visse de vidange. J’ai ajouté de l’anti crevaison à l’avant, car il se dégonfle à 1.6 bar depuis un certain temps. J’ai réparé ma selle SW-Motech gonflable qui, après plus de 120 000 km sous mes fesses à donner son premier signe de faiblesse. Pour le moment, la rustine a fait l’affaire, mais comme la déchirure est sur un pli j’ai des doutes sur la durée de vie de la réparation. J’ai aussi récupéré une pièce électronique pour réparer la batterie faite par mon petit frère pour ce voyage.
À côté de cela, on s’est fait plaisir culinairement parlant. Tous les pays sont représentés ici. Mais je donne une note particulièrement belle à la route des vins. Jean-Jacques devrait publier une interview sur le gérant d’ici peu. Nous nous y sommes régalés à déguster fromages, saucissons et vins français. Il y a vingt ans rien de tout cela n’exister et je dois avouer que ça donne une autre odeur à ton voyage. Cela permet de reprendre des forces.
Nous sommes finalement partis après de multiples rencontres, de multiples restaurants avec des amis et nouveaux amis. Nous sommes à l’est d’Abidjan pour retrouver et profiter de la mer à Assinie-Mafia. Un lieu ou les hôtels et les campements de luxes ne cessent de pousser. Après une petite traversée en pirogue, nous arrivons au bord de la mer sur une lagune de sable.
Finalement, nous sommes invités par Alexis dans son “cabanon”. Les instructions sont simples. Laisser la moto sur son parking habituel où il faut prendre une pirogue. Son gardien viendra nous chercher en quad. Il a commencé à construire ici il y a trente ans. L’espace est magnifique. Je suis actuellement dans le grand espace couvert, face à la mer et devant moi il y a une piscine. Nous sommes presque seul. Je connais mon hôte depuis seulement quelques jours. Je l’ai croisé au hasard devant un magasin. Nous avons discuté une longue après-midi. Et je me retrouve dans son petit paradis à barboter dans la piscine (lui étant toujours à Abidjan à cause du travail). Drôlement chouette les rencontres en voyage !
Nous sommes là depuis plusieurs nuits. J’en ai profité pour écrire, commencer ma vidéo de la Côte d’Ivoire. Mais, je profite aussi du lieu extrêmement ressourçant. Seulement hier, Jean-Jacques à perdu une dent. Et il vient de partir pour Abidjan pour soigner rapidement tout ça. Normalement, je repars demain et je compte passer la frontière du Ghana.
Le voyage se passe plutôt bien, même si nous arrivons clairement à un moment charnière. Les visas deviennent de plus en plus couteux et difficiles à obtenir. Pour vous donner une idée, je devrais payer 140€ pour le visa à l’arrivée au Ghana. Il est fort probable qu’il y ait une majoration de 50$ qui a dû prendre effet depuis le 1er mai. Au Togo, il faut obligatoirement avoir un e-visa. Mais le formulaire pour le demander ne propose pas l’option “arrivée par voie terrestre”. J’espère que cela ne sera pas un motif de refus. Il faut compter 5 jours ouvrés, donc 7 jours en moyenne pour son obtention.
Mais surtout, il y a la saison des pluies qui commence dans la plupart des pays que nous devons traverser. L’objectif c’est donc d’aller plus vite pour avoir passé le Cameroun avant mi ou fin juin. Etant donné qu’au départ nous devions passer trois jours à Abidjan et repartir. Je vous laisse imaginer !
Allez, à bientôt pour la publication de la vidéo.
Est-ce que les poissons d’Assinie sont bons braisés ?
Excellent, Mounouni est un chef et la vue est adorable ! Merci
Quel plaisir cette lecture de petits rien sans importance dans nos vies qui dans d’autres contrées lointaines deviennent des besoins fondamentaux.
Forza Baptiste! 🙂
Dario