Un Noël pas comme le votre !

Quel merveilleux Noël ! Le 24 au soir, je suis tranquille, seul et à l’abri… dans le bloc des toilettes !

Le matin du 25, vers 13h, je prends la moto pour aller au restaurant. Mais elle refuse de démarrer. Cela fait deux jours qu’elle dort sous la pluie. Les ouvriers de la ferme viennent m’aider, mais même avec des câbles, rien n’y fait. Je mets la moto à l’intérieur pour résoudre le problème au sec.

Il est 21h quand je sors la tête de l’eau. J’ai fait les tests de base : bougie, eau dans l’essence, puis j’ai ouvert le capot pour vérifier que la chaîne n’avait pas encore cassé. Ah oui, détail important : la bougie n’était pas assez serrée, et il y avait du liquide dans le puits et dans l’antiparasite.

Mais même avec la batterie chargée et tout bien séché, rien. Pas le moindre pet.

Le lendemain, je persévère. Je démonte le carburateur et découvre la probable origine de mes soucis électriques. Le carburateur est en piteux état : plein de calamine, et côté entrée d’air, un peu de sable, mais rien de dramatique…

En direct avec mon mécano, nous vérifions l’allumage, la compression (ma main s’en souvient !) et tous les timings. Puis vient le test du bouchon. Glouglouglou direct dans l’admission. J’appuie sur le starter : rien. Ah oui, j’avais débranché le CDI. Je ressaye, et au bout de quelques tours, elle pète. L’allumage est bon !

Je nettoie le carburateur, la boîte à air, et remonte le tout proprement. Il est 16h, et après presque 20h de tests et de nettoyage, elle redémarre enfin. Je range mon atelier clandestin, sourire aux lèvres.

Le 27, je m’attaque à la sortie d’alternateur. Je n’ai plus de charge, même après avoir réparé les broches. Je démarre pour aller chez un mécano en ville. Et quand j’accélère, ça pétarade. Je débranche l’alternateur, et c’est bon ! Quelque chose a définitivement cramé.

Une fois au garage, je démonte et découvre l’alternateur en mauvais état. Nous réparons les fils grillés. Mais il y a encore un court-circuit.

La moto est allongée dans la rue, au pied d’un arbre. Je pars avec mes amis, qui semblent avoir trouvé une donneuse d’organes.

Nous partons en voiture à 7 km d’ici. Je comprends rapidement qu’il n’y a pas de donneuse d’organes, elle se trouve à 60 km. Mais le gars que nous rencontrons semble compétent et expérimenté. Il analyse la situation et me propose de réparer au mieux, de manière durable. Il inspire confiance, et je profite de l’occasion pour observer ce qu’il fait afin d’en apprendre davantage (c’est ainsi que j’ai quasiment tout appris en mécanique).

Deux heures plus tard, je remonte le tout. Ma moto est toujours allongée au même endroit, tandis qu’une famille pique-nique juste à côté.

Au premier démarrage, il n’y a aucune charge, mais plus de ratata. Je débranche les cosses et je teste les phases. Deux sur trois sont fonctionnelles. Je branche les cosses en direct pour éviter d’ajouter un problème supplémentaire. Je redémarre, et là, ça charge lentement, mais suffisamment pour subvenir aux besoins normaux de la moto.

Il est 17 h quand je rentre au camping. Mon câble d’embrayage se bloque lorsque je tourne trop d’un côté… Je manque de tomber.

Mais la moto est fonctionnelle. Aujourd’hui, il pleut. Je vais profiter de l’occasion pour tout remettre en ordre tranquillement. Il est possible que j’aille récupérer le stator sur la donneuse d’organes, mais j’attends encore des nouvelles.

La raison de tous ces problèmes est assez simple : je n’ai pas pris le temps d’entretenir ma moto dès que j’ai détecté le début du problème.

J’étais au Mozambique quand mes premiers soucis électriques sont apparus. L’opposition du président venait de déclarer une trêve de 5 jours. Mon oreille était guérie. J’avais deux choix devant moi : faire un long détour par le Zimbabwe ou traverser le Mozambique pendant que les manifestations et blocages étaient suspendus. J’avais cinq jours pour faire les 1300 km de route et de pistes qui me séparaient de la frontière avec l’Eswatini.

Le premier jour, j’ai parcouru 500 km pour atteindre Vilanculos et rencontrer un compatriote voyageur. Mais j’y suis arrivé le soir, et mes feux faisaient tomber la batterie… J’avais déjà remarqué une faiblesse grâce à mon voltmètre au guidon. J’avais fait le tour du circuit électrique sans rien détecter.

J’ai continué sans rien vérifier et j’ai même pris une journée de repos à cause de la pluie en bord de mer. L’humidité ambiante et saline à cet endroit a probablement aussi contribué à mon problème. J’ai passé la capitale Maputo (en feu aujourd’hui) sans trop d’encombre, puis la frontière avec l’Eswatini. Ensuite, j’ai cherché un endroit calme pour me reposer et passer Noël.

Bref, prenez soin de vos montures et ne laissez pas les choses traîner. Je me considère chanceux d’avoir pu réparer ma moto tout seul (avec l’aide à distance de mon ami mécano). Mais il faut aussi reconnaître que si j’ai eu peu de problèmes durant mon voyage, c’est en grande partie parce que j’ai régulièrement entretenu ma moto. Il ne s’agit donc pas seulement de chance.

Coût de la réparation : plus de 2 jours de travail, 30 € pour l’alternateur, 2 h d’appel avec mon mécano.

Allez, j’espère que cette longue histoire de voyage vous a plu !

Bonnes fêtes de fin d’année à vous tous.

J’ai finalement eu mon resto du 25 le 29 et j’ai décidé de rester au même endroit pour passer les fêtes de fin d’année. C’est calme et il y a d’autres voyageurs avec qui passer du temps !

Et pour ceux qui souhaiteraient me faire un cadeau, il est toujours possible de me faire un don

Merci

Rêve d'Afrique
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