D’un roi à l’autre, une journée très difficile

Nous avons été accueilli comme des rois, à Gombe. D’ailleurs sans abus de langage, c’est aussi un roi qui nous y a accueilli. Plusieurs motards de la ville m’ont accueilli et nous ont emmené sous escorte jusqu’à notre hôtel. C’était une expérience assez marrante pour mes amis en camping-car. Le soir nous sommes invité pour le repas dans le maison du “king”. C’est en discutant que je comprendrais que cela n’est pas qu’un surnom.

Tout en acceptant ses fonctions, il a tout de même préféré vivre loin du palais dans une maison plutôt ordinaire. Nous discutons de plusieurs choses, incluant la situation des gens et du pays. Nous goutons des spécialités locales, un jus de fruit rouge délicieux, de la patte de riz avec de la viande séché et effiloché, un yaourt avec une sorte de farine et des fruits frais. Le lendemain, je décide de rester me reposer. Nous escortons mes amis en camping-car à la sortie de la ville avant d’aller me cherche un truc à manger. Je prendrais aussi le temps d’aller changer mes pneus. Le soir mon ami viendra me rendre visite dans ma chambre et nous discuterons de la prochaine étape. J’ai décidé de prendre une autre route plus cabossé pour avoir une chance de rattraper mes amis.

Le problème c’est que la route passe dans la région de Boko Haram. Mais il n’y a normalement pas de problème d’insécurité au sud. La route est cassé par endroit, troué la plupart du temps mais rien d’anormal. J’essuie un orage de grêle avant d’arriver vers Biu. je passe beaucoup de temps à un poste militaire. Je sais que la ville est interdite au moto “rapide”. Et c’est à cause de cela que je suis à l’arrêt depuis 30 minutes. Entre temps, j’ai appelé mon ami de Gombe, pour qu’il essaye de rassurer et valider mes intentions ici.

Je repars une heure plus tard, je dois contourner la ville mais pas de problème. Enfin, ça s’avère un peu plus complexe que prévu. La piste est boueuse et difficile. A un moment j’essaye de prendre un chemin sur la gauche mais je glisse et tombe. Je retourne sur la piste principale jusqu’a une route indiquant le nom qu’on m’a indiqué précédement “Marama”. La piste reste correct et se transforme en route une fois au village. Je retrouve finalement l’axe principal. Malheureusement il se dégrade très vite, laissant place à ce qu’on appel ici des baignoires. 80 km de piste cassante avec des bouts de routes des baignoires partout et aucun moment de répit. Je dois m’arrêter de nouveau à cause de l’orage.

Je n’ai pas manger depuis le matin, j’ai essuyé trois oranges. La piste est catastrophique et il me reste plus de 130 km pour arriver à l’hotel ou m’attendent mes amis. J’arrive à nouveau à un controle militaire, changement de région. Je suis ammené au colonnel, deux trois kilomètres plus loin. Nous discutons et je peux finalement continuer mon chemin. Mais la piste ne s’améliore pas, il faudra encore compter 50 km de pistes catastrophique. J’ai faim, j’ai mal partout, la moto tient le coup mais je lui laisse plus trop de répis. Je peux continuer mais je sais d’avance que la journée de demain ce sera repos.

J’arrive de nuit à Mubi, les rues sont boueuses et trempées. Je ne vois plus grand chose avec mon casque. Mais j’arrive enfin à l’hotel. Mes amis viennent m’aider à descendre mes affaires et les emmener dans ma chambre. Je suis épuisé, j’ai faim et j’ai besoin de repos. Le lendemain, mes amis partent à l’aube. J’ai échoué dans ma mission. Je comptais passer devant pour valider le chemin. Mais je dors quand il parte. Je sais que le chemin qu’on a choisi est le plus sur et accessible pour leur véhicule à deux roues motrices. Dans la journée, je rencontrerais un autre ami qui nous a aidé à trouver l’hotel. Il m’accompagnera pour changer mes nairas et mes cfa de l’ouest en cfa de l’est. Tout est prêt pour que je traverse la frontière. Au retour, l’ami m’apprends qu’il est le maire (ou roi) du village. Je comprends maintenant pourquoi beaucoup de gens s’incliné devant lui et lui montré beaucoup de respect. Pourtant il roule dans une vieille renault qui a plus de 30 ans.

Elle sont marrantes ces rencontres. Je remercie d’ailleurs toutes les personnes qui m’ont accueilli à bras ouvert et aidé durant ces moments. La plupart du temps, les amis rencontrés étaient des motards mais cette fois-ci à Mubi, c’était juste l’ami d’un ami. Et malgré son emploi du temps bien chargé il est venu nous saluer et m’aider, merci !

Rêve d'Afrique
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